-Le Dina (convention de communautés) au service du rétablissement de la paix et de la sécurité en milieu rural malagasy.

RAZANABAHINY Victorine

296 Selon les chiffres publiés par la Banque Mondiale (2024) au titre de l’année 2022, 75,2 % de la population malagasy était pauvres dont 79,9 % dans les zones rurales et 55,5 % dans les zones urbaines, en 2022. Ce qui explique le fait que Madagascar est classé parmi les pays à faible revenu et se trouve même parmi les derniers. Cette situation laisse supposer que la pauvreté est à la fois cause et conséquence de la violence et de l’insécurité, tant urbains que ruraux, qui prévalent actuellement. En effet, des violences, des attaques à mains armées, des agressions, des enlèvements, voire des assassinats surgissent partout dans l’île, en milieu urbain que rural, forcent la réflexion. Alors que c’est un pays où il n’y a pas de guerre comme les autres mais que la misère et l’insécurité s’installent au fur et à mesure de manière récurrente malgré le fait que la Politique Générale de l’Etat (2019) a mis « La paix et la sécurité est une priorité absolue ainsi que l’effectivité de l’Etat de droit. Notre objectif est de garantir la paix durable dans tout le pays ». Et elle identifie « le cadrage des Dina » comme un des points où il faut mettre l’accent. Le Premier ministre socialiste français Lionnel Jospin affirmait que « L'insécurité vient de la société elle-même : c'est elle qui produit de la violence, c'est donc sur elle qu'il faut agir ». Cet article essaiera alors de voir comment vraiment mettre le Dina au service de de Madagascar afin de garantir la paix et la sécurité durable dans tout le pays favorable son développement. Vouloir encadrer le Dina ne réduirait-il pas son efficience ? Pour ce faire, l’auteure revisitera la place du Dina dans la société traditionnelle malagasy avant de voir comment il fonctionne et utiliser cette institution pour être vraiment efficace pour la restauration de la paix et de la sécurité à Madagascar. Et terminer par la répartition de rôles de chaque partie prenante en vue de la mise en œuvre des recommandations qui s’imposent.

Mots-clés: violence, insécurité, pauvreté, dina, paix, développement

05/09/2024