Immobilité des institutions et impunité face aux "crimes de haut niveau".

Hasina Antenaina Rambinimanana

280 Le titre de la présente communication semble définitivement sonner le blâme devant les scélératesses rapportées par les médias et la presse en général (détournement de deniers publics, trafic de ressource stratégique, trafic d’arme à feu…). De prime abord, force est de se garder de ne pas s’égarer dans nos dires. Ceci est une contribution aux réflexions académiques et universitaires sur le grand thème de « l’insécurité et la violence » à Madagascar. Les termes de cet intitulé ne sous-entendent à aucun moment le critique ou le jugement de l’efficacité des décisions et des actions des responsables qui est-ce qu’ils soient ou à quel échelon de pouvoir qu’ils soient. Ceci n’est pas d’ailleurs un discours à connotation politique. Nous ne cherchons ni à montrer aux yeux des lecteurs et des auditeurs la crédibilité de la classe au pouvoir, ni à leur persuader des bien-fondés des cris d’indignation soutenus par la classe opposante. Nous entendons par « crime de haut niveau » tout acte susceptible de poursuite judiciaire ne pouvant être commis de manière ordinaire sans l’intervention de prérogative prépondérante sous quelle forme qu’elle soit. Voici donc la question qui nous taraude : Comment se fait-il que le charisme personnel surplombe le cadre institutionnel tel que la loi ? Notre objectif principal consiste à dénicher les dynamiques sous-jacentes et les conditions favorables au sein desquelles l’institution (la loi) cède aux prestiges individuels (avoirs monétaires, titre honorifique…). Nous pensons être en mesure de développer des réflexions dans ce sens en analysant, d’un côté, le mécanisme bureaucratique de l’administration publique malagasy à savoir le système pénal et en adoptant, de l’autre côté, une approche comparative sur l’état de la réalisation de l’Etat de Droit dans les pays occidentaux et les pays africains en voie de développement comme Madagascar.

Mots-clés:institution, charisme, « crime de haut niveau », Etat de Droit, mécanisme bureaucratique

04/09/2024