Immobilité des institutions et impunité face aux "crimes de haut niveau".
Hasina Antenaina Rambinimanana
Le titre de la présente communication semble définitivement sonner le blâme devant les
scélératesses rapportées par les médias et la presse en général (détournement de deniers publics,
trafic de ressource stratégique, trafic d’arme à feu…). De prime abord, force est de se garder de ne
pas s’égarer dans nos dires. Ceci est une contribution aux réflexions académiques et universitaires
sur le grand thème de « l’insécurité et la violence » à Madagascar. Les termes de cet intitulé ne
sous-entendent à aucun moment le critique ou le jugement de l’efficacité des décisions et des actions
des responsables qui est-ce qu’ils soient ou à quel échelon de pouvoir qu’ils soient. Ceci n’est pas
d’ailleurs un discours à connotation politique. Nous ne cherchons ni à montrer aux yeux des lecteurs
et des auditeurs la crédibilité de la classe au pouvoir, ni à leur persuader des bien-fondés des cris
d’indignation soutenus par la classe opposante. Nous entendons par « crime de haut niveau » tout
acte susceptible de poursuite judiciaire ne pouvant être commis de manière ordinaire sans
l’intervention de prérogative prépondérante sous quelle forme qu’elle soit. Voici donc la question
qui nous taraude : Comment se fait-il que le charisme personnel surplombe le cadre institutionnel
tel que la loi ? Notre objectif principal consiste à dénicher les dynamiques sous-jacentes et les
conditions favorables au sein desquelles l’institution (la loi) cède aux prestiges individuels (avoirs
monétaires, titre honorifique…). Nous pensons être en mesure de développer des réflexions dans
ce sens en analysant, d’un côté, le mécanisme bureaucratique de l’administration publique malagasy
à savoir le système pénal et en adoptant, de l’autre côté, une approche comparative sur l’état de la
réalisation de l’Etat de Droit dans les pays occidentaux et les pays africains en voie de
développement comme Madagascar.
Mots-clés:institution, charisme, « crime de haut niveau », Etat de Droit, mécanisme
bureaucratique
04/09/2024