Le droit des morts à être protégés.
Lovamalala Mahefanirina Randriatavy
La mort est en soi une violence, une séparation, une perte qui confrontent les endeuillés à leur propre
vulnérabilité. La violation de tombeau ou de sépulture, les actes de profanation ainsi que les vols
d’ossements ou autres éléments du corps de la personne décédée constituent une tragédie en sus, qui
porte atteinte à l’intégrité des morts et affecte des familles décimées et meurtries. Les morts ont aussi
des droits et méritent protection, au même titre que les (sur)vivants. Pourquoi le droit funéraire soit
si peu questionné dans une société malgache qui accorde de l’importance à la mort, aux morts, aux
cultes des ancêtres et aux rites funéraires ? Le sacré est certes tabou et on serait tenté de croire que le
vide juridique autour de certains aspects du funéraire constitue une protection pour la communauté
plutôt qu’une insuffisance à combler. Cette communication interroge ainsi l’effectivité d’un embryon
de droit funéraire à forte charge culturelle qui s’efforce tant bien que mal à garantir une protection
adaptée aux droits de la personne décédée mais qui, très vite, s’essouffle face au choc d’une «
marchandisation » accélérée du corps mort et face au revers d’un progrès scientifique et technologique
grimpant et difficilement contrôlable.
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04/09/2024