Espace géographique et aménagement linguistique à Madagascar.

JAOFETRA TSIMIHATO;RAZANAMIENTANA Anderdélicot;RABENALISOA RAVALITERA Jean

197 Le malgache littéraire moderne n’admet pas les transcriptions phonétiques des sons qui n’existent pas dans le dialecte merina duquel il a été fondé en 1826. Or, chaque région géographique de la Grande île malgache a sa spécificité. Par exemple, les régions des Hautes-Terres Centrales n’ont pas de contacts avec la mer. Ainsi, les vocabulaires relatifs à ce milieu spécifique et aux activités maritimes y sont ignorés. De la même manière, ce n’est pas dans les régions des grandes plaines qu’on va chercher les termes exacts correspondants aux hauts reliefs, ni dans les villages implantés dans l’étendue de steppes de l’Ihorombe, ceux s’appliquant aux grandes sylves. Il convient de corriger les erreurs et de combler les lacunes. Car, pour être nationale, une langue doit se construire à partir de tous les parlers usuels du pays, sans discrimination aucune. L’opération doit consister à polariser les parlers régionaux par la langue admise aujourd’hui comme officielle. La diversité des paysages géographiques et des cultures impliquent la mobilisation de tous dans cette œuvre d’aménagement de la langue nationale. C’est aussi une manière de réaliser la réconciliation ou l’unité nationale.

Mots-clés: Madagascar, aménagement linguistique, parler, mondialisation

15/09/2023