L’EGLISE CATHOLIQUE, PARTENAIRE POUR LE FONCTIONNEMENT RATIONNEL D’UN ETAT SOUVERAIN.
RAMANANDRAIBE Jean-Louis, RAZAFIARIJAONA Jules, RATONGAVAO Charles Raymond
L’Eglise catholique et l’Etat sont deux institutions déterminantes dans la société malgache.
Tous les deux ont l’ambition de contribuer au bien-être de la société, malgré leur statut respectif.
Si l’Etat se spécifie dans le domaine temporel, l’Eglise priorise le spirituel.
Les deux entités - Eglise et Etat- entretiennent des rapports teintés de méfiance ou parfois conflictuel,
liés à leur nature bien différente. L’Eglise a tendance à imposer sa doctrine à l’Etat et ce dernier réclame
son autonomie effective pour pouvoir exercer librement ses responsabilités régaliennes. Le problème de la
laïcité se pose ainsi. Pour résoudre cette problématique paradoxale, le cas de laïcité à variante malgache
avance des éléments de solution possible. Les communiqués des évêques catholiques en donnent des valeurs
référentielles, telles que le bien commun, les droits humains, la justice et la paix sociale,
le développement humain intégral. Ils insistent aussi sur la promotion des repères identitaires
malgaches tels nyfihavanana, nyfanahy maha-olona, etc.En agissant ainsi, les autorités épiscopales
catholiques font preuve de leur volonté de contribuer à la promotion d’une organisation sociétale compétente,
vécue dans une « collaboration volontaire ». Mais quand il le faut, l’Eglise doit jouer le rôlede garde-fou
de l’Etat, voire de balise éthique. Si bien que l’Etat, en tant que détenteur du pouvoir politique, a intérêt
àtirer profit de cette opportunité pour assurer ses fonctions régaliennes. N’a-t-on pas ainsi un exemple
manifeste d’un Etat souverain, entendu dans le sens d’une autorité politique qui incarne le pouvoir suprême
du peuple1 et capable de décider tout seul2? Ce travail privilégie la méthode diachronique et comparative
institutionnelle. Le résultat escompté est de montrer que la présence effective de ces deux institutions -Etat
et Eglise- assurent le bon fonctionnement d’une institution politique souveraine. C’est une manière de promouvoir
le bien-être de la société. Pour mieux cerner le travail, nous nous référons au cadre chronologique, allant de
1960 à 2010.
1DERATHE (R), (1995), Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, Ed. Vrin, Paris, p. 233
2Cf. Communication dans le cadre d’un Colloque international en Commémoration du 75ème anniversaire des évènements du 29 Mars 1947, du 30 Juin 2022 au Siège de l’Académie Malgache, Tsimbazaza, Antananarivo
Mots-clés:la laïcité, l’Eglise, l’Etat, la souveraineté
09/02/2023