« Criminalités des mineurs : cas d’Antananarivo et d’Antsiranana »
RALAMBONDRAINY RAKOTOBE Nelly
La criminalité des mineurs est l’ensemble des agissement délictueux, antisociaux, commis par les enfants
de moins de 18 ans et tombant sous le coup de la loi pénale.
L’enfant, vulnérable, nécessite une protection spéciale même si il est en conflit avec la loi. Un enfant
bénéficiant d’une instruction adéquate et conscient des responsabilités est le gage d’un avenir et d’un
développement durable pour le pays.
Actuellement à Madagascar, la délinquance juvénile ne cesse d’augmenter malgré l’adoption et
instauration de normes internationales et nationales sur la protection de l’enfant. Il est plus qu’inquiétant de
constater que les mineurs délinquants participent au chaos dans lequel Madagascar se trouve en terme de
violences et d’insécurité.
Au sein des grandes familles traditionnelles, tout enfant « Menakynyaina » était toujours le bienvenu,
protégé et encadré même en cas de dislocation de la famille nucléaire. En conséquence, la délinquance
juvénile était presque inexistante.
Au fil des années, la société s’est transformé et la pauvreté a fait son oeuvre.
Il y a eu dislocation des grandes familles traditionnelles et la situation matrimoniale étant en crise, l’enfant
n’est plus protégé. Cet absence d’encadrement et la non effectivité des normes de protection de l’enfant et
du mineur délinquant ont eu pour conséquence la transformation de cet enfant sans protection, en un criminel.
Les infractions fréquemment commises par les enfants en conflit avec la loi sont les vols (simples, à la
tire ou au préjudice de l’employeur), les viols sur mineurs ou majeurs, les coups et violences, et les violences
et voies de fait.
Les causes les plus déterminantes comme étant à l’origine de la délinquance juvénile, précisées par les
éducateurs et moniteurs en charge des mineurs dans les centres de rééducation et quartiers de mineurs dans
les maisons centrales, sont la pauvreté; la défaillance de l’éducation; le travail des enfants; la
maltraitance/violence familiale.
En cas de commission d’infraction pénale, les mineurs bénéficient d’une responsabilité atténuée. Le
mineur de moins de 13 ans bénéficie d’une présomption irréfragable d’irresponsabilité. Il ne pourra jamais
être condamné à l’emprisonnement.
Quant aux autres mineurs (de 13 à 18 ans), en cas de culpabilité, la sanction qu’ils encourent ne peut
s’élever au dessus de la moitié de la peine à laquelle ils auraient été condamné s’ils avaient été majeurs.
En tout état de cause, des mesures éducatives peuvent toujours être prises à la place des condamnations
à l’emprisonnement.
En commettant des crimes, les mineurs sont, en partie, responsables de l’insécurité généralisée constatée
dans le pays.
Cependant, l’insécurité et le chaos que nous vivons à l’heure actuelle ne sont rien par rapport à ce qui
nous attend d’ici quelques années si nos enfants, nos jeunes actuels, qui constituent « l’avenir du pays »
demeurent non éduqués, analphabètes, sans emplois décents et n’ayant qu’un seul objectif pour survivre :
créer le chaos.
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04/09/2024